Les premiers timbres étaient non dentelés et ils devaient être séparés avec des ciseaux. Ils étaient ainsi facilement endommagés mais surtout le postier perdait beaucoup de temps à les séparer. Très tôt on pensa piquer les marges entres les timbres de petits trous afin d'en faciliter la séparation. En Angleterre, dès 1854, on pique les timbres suivant la méthode d'Henri Archer. Et même si le premier timbre dentelé n'apparaît en France qu'en 1862, de nombreux essais isolés furent réalisés par des entreprises privés à partir de 1861. Certains de ces essais sont très rares aujourd'hui. En général les timbres ainsi dentelés sont recherchés sur lettre. Détachés ils n'ont que peu de valeur. D'une part parce que le risque de faux est très grand, ensuite, parce que certains de ces timbres on été dentelés bien après1861. Ainsi en 1875, la maison Maury achète la machine à denteler les timbres inventée par les frères Susse et l'utilise sur des timbres non dentelés présentés par des collectionneurs.
On distingue deux procédés différents :
Par découpure sans enlèvement de papier (perçage en ligne et timbres prédécoupés |
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Par perforation avec enlèvement de papier |
Le tableau suivant donne une liste non exhaustive des essais de piquage. En général on a attribué à chaque essai le nom de la ville dans laquelle il a eut lieu.
Nom | Caractéristiques | ||||
Piquage de Susse |
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Piquage de Cosne | Les dents sont triangulaires | ||||
Piquage de Cheroy | 2 types, petite et grande dentelure. Ce piquage est très rare | ||||
Piquage de Corbigny | |||||
Piquage de Clamecy |
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Piquage de Besançon | Piquage vertical, les dents sont allongées | ||||
Piquage de Evreux | 2 types, dents pointues pour le type II | ||||
Piquage de Guer | |||||
Piquage de Hesdin | |||||
Piquage de Marseille | Dentelé 13 | ||||
Piquage de Morez-du-Jura | |||||
Piquage de Sancerre | |||||
Piquage de Poitiers | Petite dentelure | ||||
Piquage de Tarascon-sur-Rhônes | Les dents sont arrondies | ||||
Piquage d'Avallon |
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Piquage de Susse sur 20c bleu type I, Napoléon III non dentelé
En 1862, huit années après l'Angleterre, la France adopte l'invention de M. Archer pour denteler les timbres poste. Ce retard est du en particulier à M. Hulot qui refuse d'adopter ce nouveau procédé. Pour cela, il prétexte que les coûts de production des timbres poste ainsi produits, serait beaucoup trop élevés. Il faut la pression de l'opinion publique et la menace de l'administration de retirer à Hulot le monopole de la fabrication du timbre poste pour le faire changer d'avis.